La station de dessalement de l’eau de mer de Dakhla s’impose comme un levier pour l’agriculture régionale. Vendredi, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari, en visite sur place, a mis en avant un chantier aux multiples dimensions, technologique, environnementale et sociale.
Alimentée à 100 % par l’énergie éolienne, cette infrastructure vise à préserver la nappe phréatique tout en accompagnant la structuration d’un pôle agricole à fort impact économique. Le ministre, qui était accompagné de la Secrétaire d’État chargée de la Pêche maritime, Zakia Driouich, a souligné qu’à terme, le projet devrait générer plus de 25.000 emplois permanents, dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud lancé par SM le Roi Mohammed VI.
Une capacité de 37 millions de m³ par an
Avec une capacité annuelle de 37 millions de mètres cubes, dont 30 millions dédiés à l’irrigation de 5.200 hectares et 7 millions à l’alimentation en eau potable de Dakhla et du futur port Atlantique, la station figure parmi les infrastructures hydriques les plus ambitieuses du Royaume.
Ce projet, porté par un partenariat public-privé, mobilise un investissement global de 2,6 milliards de dirhams. Il inclut un parc éolien de 60 MW pour un fonctionnement énergétique autonome et durable.
Des exploitations modernisées, des jeunes installés
L’impact du projet se traduira aussi par l’équipement de 219 exploitations agricoles, dont 100 seront confiées à de jeunes agriculteurs de la région. L’objectif est d’encourager l’émergence d’une nouvelle génération d’exploitants et valoriser les terres disponibles à Dakhla.
La visite a également porté sur la modernisation de deux infrastructures commerciales locales que sont le marché de gros et le marché de proximité des fruits et légumes, en partenariat avec la commune de Dakhla. Le marché de gros affiche déjà un taux d’avancement de 90 %. Ces équipements visent à renforcer les circuits de distribution et les conditions sanitaires.
Dakhla, plateforme industrielle halieutique
Dans le secteur halieutique, le ministre et la Secrétaire d’État ont visité une unité industrielle de transformation des produits de la mer, en phase finale (95 % achevée), dotée d’une capacité de 140 tonnes par jour. Elle représente un investissement de 127 millions de dirhams et devrait générer près de 500 emplois directs et indirects.
Mme Driouich a souligné le rôle croissant de Dakhla comme pôle de valorisation des produits de la mer. Elle a également mis en avant la logique d’économie circulaire, les sous-produits de la transformation étant exploités pour la production d’huile et de farine de poisson.
6 unités pour les petits pélagiques
Autre projet d’envergure, un programme intégré dédié aux petits pélagiques, avec la création de six unités industrielles pour un coût de 1,16 milliard de dirhams. Il devrait aboutir à la création de 4.378 emplois et renforcer les filières à haute valeur ajoutée.
Sécurité maritime renforcée pour les barques artisanales
Au siège de la Chambre des pêches maritimes de l’Atlantique Sud, le ministre et la Secrétaire d’État ont rencontré les professionnels du secteur. À cette occasion, ils ont lancé un programme de distribution de radiobalises financé à hauteur de 20,6 millions de dirhams. Ce dispositif vise à équiper 6.183 barques artisanales, dont 3.207 à Dakhla, afin de renforcer la sécurité en mer.
Cette visite ministérielle a permis de constater les avancées concrètes des projets engagés dans la région. Tous s’inscrivent dans les Hautes Orientations Royales, qui visent à faire des provinces du Sud un pôle de développement intégré, compétitif et durable, en misant sur les secteurs clés de l’agriculture, de la pêche, de l’industrie et du tourisme.
