L’intelligence artificielle (IA) transforme profondément le monde du travail, les modèles de formation et les logiques de compétitivité. C’est le constat partagé par les participants à une conférence organisée mercredi à Casablanca, à l’initiative de l’Université Al Akhawayn en partenariat avec le groupe Le Matin.
Placée sous le thème « Employabilité et compétitivité à l’ère de l’intelligence artificielle : défis et opportunités pour le Maroc », la rencontre a réuni des experts, responsables académiques, institutionnels et représentants du secteur privé, autour d’une réflexion sur les mutations en cours et les nouvelles exigences du marché de l’emploi.
Pour Mehdi Tazi, vice-président général de la CGEM, l’IA redéfinit en profondeur les fonctions et les compétences. « Ce qui nécessitait une équipe de 10 à 20 personnes dans les cabinets de conseil peut aujourd’hui être accompli par 3 ou 4, en quelques minutes grâce à l’IA », a-t-il expliqué, en évoquant également l’impact dans des secteurs comme la médecine, la cybersécurité ou le droit.
Il a plaidé pour une réforme de fond des systèmes de formation, afin d’y intégrer dès à présent l’apprentissage du code et les bases de l’intelligence artificielle.
De son côté, le président de l’Université Al Akhawayn, Amine Bensaid, a mis en avant l’approche pédagogique adoptée par l’établissement, fondée sur une adaptation aux attentes des étudiants et des employeurs. Il a rappelé que l’IA est désormais pleinement intégrée dans les dispositifs pédagogiques depuis fin 2022, avec des ateliers dédiés à la formation du corps enseignant et des cursus alternant théorie et expérience professionnelle.
La conférence a également été marquée par la participation du ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri. Les recommandations formulées lors des débats ont porté sur la co-construction des politiques de formation avec les entreprises, la reconnaissance des compétences par des systèmes de certification et une plus grande flexibilité dans les parcours d’apprentissage.
Parmi les intervenants figuraient Deborah Bartlette (Université Al Akhawayn), Fayçal Lemsouguer (Leyton Consulting), Simohamed Zizi (Jobzyn) et Amine Abouomar (enseignant-chercheur à Al Akhawayn), qui ont discuté des compétences d’avenir et des enjeux de l’intégration des jeunes dans un marché du travail en transformation rapide.