Le Maroc poursuit sa modernisation du secteur halieutique avec une avancée notable dans la digitalisation des ventes aux enchères de produits de la mer. La secrétaire d’État chargée de la Pêche maritime, Zakia Driouich, a annoncé mardi 6 mai devant la Chambre des conseillers que 45 marchés de gros ont déjà été digitalisés, grâce à un investissement global de 34 millions de dirhams. Cette numérisation concerne l’ensemble des documents utilisés dans ces structures, dans le but de renforcer la transparence des transactions commerciales.
Depuis 2010, le Royaume a multiplié les efforts pour structurer le marché local. Aujourd’hui, 70 marchés de gros sont répartis entre ports, points de débarquement et villages de pêcheurs. À cela s’ajoutent 14 marchés de nouvelle génération dotés d’usines à glace, 12 marchés de gros hors ports (dont deux encore en construction), et huit marchés de proximité prévus à l’horizon 2027, dont cinq déjà en cours de réalisation, pour un soutien financier public de 30 millions de dirhams.
Pour mieux organiser les circuits de distribution, le gouvernement a également généralisé l’usage des caisses plastiques dans tous les ports et renouvelé les unités de gestion. En parallèle, 100 unités de production de glace ont été installées, notamment dans les villages de pêcheurs, et des caisses isothermes ont été distribuées aux barques artisanales. L’ensemble de ces efforts représente un investissement de 93 millions de dirhams.
Côté régulation, l’activité des mareyeurs fait actuellement l’objet d’un encadrement renforcé, avec une révision en cours de la loi 14.08 afin de combler le vide juridique, optimiser la chaîne de distribution et lutter contre la pêche illicite.
Mme Driouich a également mis en avant le succès de l’initiative « Hout b’Taman Maaqoul », qui a permis de commercialiser plus de 4 673 tonnes de poissons congelés dans 35 villes pendant le mois de Ramadan, contre seulement 414 tonnes en 2019. Le gouvernement envisage d’étendre ce programme tout au long de l’année.
Enfin, la secrétaire d’État a rappelé que la moyenne annuelle des débarquements de produits de la mer a atteint 1,4 million de tonnes au cours des dix dernières années, avec une prédominance des poissons pélagiques qui représentent 84 % de la production nationale. Un rythme soutenu par la stratégie « Halieutis » et les efforts coordonnés de tous les acteurs du secteur.
