La dynamique de Casablanca Finance City (CFC) s’inscrit pleinement dans la Vision Royale en faveur de l’intégration africaine, a affirmé son directeur général, Saïd Ibrahimi, en marge de la 4e édition du Forum Europe-Afrique, organisée à Marseille.
« Le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Abidjan en 2014 a tracé une orientation claire : celle d’une Afrique qui fait confiance à l’Afrique, et d’un Maroc qui en assume pleinement le leadership », a rappelé M. Ibrahimi, soulignant que cette ambition se traduit par une diplomatie économique cohérente et une présence croissante du Maroc sur le continent.
Avec plus de 40 % de ses investissements directs étrangers dirigés vers l’Afrique subsaharienne, le Maroc est aujourd’hui le deuxième investisseur africain sur le continent. Cette stratégie s’appuie sur des infrastructures de premier plan comme le port de Tanger Med, un réseau aérien développé et une série d’accords commerciaux avec l’Union européenne, les États-Unis et de nombreux pays africains.
CFC se positionne comme le bras opérationnel de cette ambition. Elle offre un cadre réglementaire aux standards internationaux pour les groupes européens et agit comme passerelle vers les marchés africains. « Notre rôle dépasse la simple intermédiation financière. Nous construisons des écosystèmes, partageons de l’intelligence économique et accompagnons la montée en compétences », a précisé M. Ibrahimi.
CFC joue également un rôle d’analyse stratégique en publiant des études sur les mutations économiques du continent, notamment autour de la ZLECAF, fournissant ainsi un éclairage utile aux décideurs européens et africains.
La place financière casablancaise incarne aujourd’hui une convergence entre vision stratégique, ancrage régional et ambition mondiale. Le Maroc y apparaît comme un point d’ancrage stable, géographiquement proche de l’Europe, mais solidement arrimé à l’Afrique, avec un cadre réglementaire compatible et une forte profondeur économique.
Cette attractivité se reflète dans la progression des IDE en 2024, en hausse de plus de 55 %. Pour M. Ibrahimi, ce mouvement confirme un changement d’échelle : « Le Maroc n’est plus un simple point de passage, mais un hub d’ancrage dans une logique de friendshoring ».
Casablanca offre aujourd’hui un écosystème complet : siège des principales banques et assurances marocaines, troisième Bourse du continent, aéroport connecté à plus de 100 destinations, vivier de talents multilingues et coût d’implantation compétitif. Près de 240 entreprises sont membres de CFC, dont 50 françaises, renforçant le rôle de passerelle entre l’Europe et l’Afrique.
La place financière poursuit également son engagement en faveur de la finance durable. Elle collabore avec la CDG pour développer un marché régional volontaire du carbone et participe activement aux initiatives internationales telles que le réseau Financial Centres for Sustainability (FC4S) et l’UNEP Finance Initiative. Depuis 2025, elle préside la World Alliance of International Financial Centers.
« Dans un monde incertain, cette capacité d’intermédiation devient un véritable atout géoéconomique pour le Maroc et pour le continent africain », conclut Saïd Ibrahimi.