Taqa Morocco vient d’annoncer un partenariat d’envergure entre le Maroc et les Émirats arabes unis, franchissant ainsi un cap historique. Porté par TAQA Morocco, Nareva, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, en partenariat avec le gouvernement marocain et l’ONEE, un consortium maroco-émirati vient de conclure trois accords majeurs totalisant 130 milliards de dirhams. Ce programme, structurant à bien des égards, vise à renforcer la sécurité hydrique et l’indépendance énergétique du Royaume, tout en générant plus de 25 000 emplois d’ici 2030.
Fruit de la déclaration conjointe du 4 décembre 2023 entre le Roi Mohammed VI et Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, ce partenariat s’inscrit dans une dynamique de coopération stratégique renouvelée entre Rabat et Abou Dhabi. Il prévoit un ensemble ambitieux de projets dans les secteurs clés de l’eau et de l’énergie.
Eau, électricité et emploi
Premier axe fort : la réalisation d’une interconnexion entre les bassins de l’Oued Sebou et de l’Oued Oum Rabia, pour une capacité de transfert de 800 millions de m³ d’eau par an. Cette infrastructure permettra de sécuriser l’approvisionnement en eau potable des régions centrales, en prolongeant le tronçon déjà opérationnel entre Sebou et Bouregreg.
Deuxième pilier : le dessalement de l’eau de mer. De nouvelles stations, alimentées exclusivement par des énergies renouvelables, seront mises en place pour atteindre une capacité annuelle de 900 millions de m³. Le tout à un tarif ne dépassant pas 4,5 dirhams hors taxe par mètre cube, aligné sur les standards nationaux.
Sur le volet énergétique, le partenariat prévoit la création d’une ligne haute tension de 1 400 km (HVDC) reliant le sud au centre du Royaume, avec une capacité de transport de 3 000 MW. Cette « autoroute de l’électricité » jouera un rôle majeur dans le développement des provinces du Sud et l’acheminement de l’énergie verte vers les zones industrielles du centre.
Le programme comprend aussi la construction de centrales thermiques à cycle combiné à Tahaddart, alimentées au gaz naturel, pour une puissance cumulée de 1 500 MW, ainsi que l’ajout de 1 200 MW d’énergies renouvelables supplémentaires.
Une dynamique industrielle et technologique
Ce programme ne se limite pas aux infrastructures. Il ambitionne également de structurer un écosystème industriel marocain autour du dessalement, des énergies renouvelables et du transport de l’électricité. En plus des emplois créés pendant les phases de chantier, plus de 10 000 postes permanents seront générés, et des filières de formation spécialisées seront développées.
Ces accords marquent une étape décisive dans le rapprochement entre le Maroc et les Émirats, après une période de relatif silence diplomatique. Ils témoignent d’une volonté commune d’investir dans des secteurs clés, à fort impact stratégique, environnemental et social.
