Le directeur général de Bank Al-Maghrib (BAM), Abderrahim Bouazza, a souligné mardi à Marrakech la nécessité d’adopter des approches innovantes pour créer un environnement favorable aux investissements verts et durables. Il s’exprimait lors d’une table ronde organisée dans le cadre de l’Initiative Finance du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP-FI), consacrée à la finance durable en Afrique et au Moyen-Orient.
Pour le DG de BAM, la lutte contre le changement climatique ne peut plus être considérée uniquement sous l’angle environnemental, mais doit être traitée comme une priorité sociale, économique et financière. Il a insisté sur l’urgence de réduire les risques d’investissement dans les projets verts en mettant en place des mécanismes adaptés à la réalité des pays du Sud.
Parmi les pistes évoquées, M. Bouazza a mentionné le recours croissant à la finance mixte et aux instruments de finance islamique, citant les expériences réussies de plusieurs régions.
Il a également présenté la stratégie marocaine de développement de la finance climat, articulée autour de cinq axes principaux : le financement de projets verts via des partenariats public-privé, l’amélioration de la gestion des catastrophes naturelles, l’adaptation de la fiscalité à la transition écologique, la mise en place d’une taxonomie verte et l’intégration des risques climatiques dans les politiques bancaires.
Depuis 2021, Bank Al-Maghrib impose aux établissements bancaires de déclarer leur exposition aux risques climatiques, de les intégrer dans leurs dispositifs de gestion des risques et de publier des informations sur leur gouvernance climatique et la décarbonation de leurs portefeuilles.
M. Bouazza a toutefois signalé plusieurs défis réglementaires, notamment l’insuffisance des données géolocalisées et la classification encore imprécise de nombreuses activités économiques. Il a appelé à un appui renforcé des partenaires internationaux pour accompagner les pays en développement dans cette transition.
La rencontre a permis aux participants – banques centrales, institutions financières, bailleurs et experts – d’échanger sur les leviers pour stimuler la finance durable et de renforcer la coopération face aux enjeux climatiques.