Alors que la demande mondiale de matières premières critiques ne cesse de croître, les restrictions à leur exportation se multiplient à un rythme sans précédent, alerte l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son rapport annuel publié lundi.
D’après l’édition 2025 de l’Inventaire des restrictions à l’exportation de matières premières industrielles, le nombre de produits concernés a été multiplié par plus de cinq depuis 2009. La seule année 2023 a vu l’ajout de plus de 500 nouveaux minéraux bruts à cette liste, soit plus du double par rapport à 2022 et près du triple comparé à 2021.
L’OCDE attribue cette envolée des restrictions à l’intensification des transitions écologique et numérique, mais aussi à des préoccupations croissantes liées à la sécurité économique.
Dans un message accompagnant le rapport, le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, met en garde contre les répercussions de cette tendance. Selon lui, la prolifération des barrières à l’exportation pourrait entraîner une hausse des prix, perturber les chaînes d’approvisionnement et compromettre les ambitions en matière d’énergies renouvelables et de numérisation.
« L’OCDE offre une base de données unique pour suivre l’évolution de ces restrictions et identifier des alternatives moins contraignantes, tout en soutenant les objectifs de développement des pays riches en ressources », a-t-il déclaré.
Le rapport, qui couvre 65 matières premières industrielles dans 82 pays producteurs, ambitionne d’outiller les décideurs publics et les acteurs économiques afin de concilier sécurité de l’approvisionnement et développement durable.
