À quelques mois de l’élection présidentielle, Donald Trump secoue une nouvelle fois le débat politique avec une annonce spectaculaire : la création d’un visa permanent vendu 5 millions de dollars. Surnommée « Gold Card », cette proposition fait déjà couler beaucoup d’encre, entre promesses économiques ambitieuses et controverses juridiques.
Un visa de luxe sans condition d’emploi
Directement inspirée du visa d’investisseur EB-5, la « Gold Card » offrirait à ses détenteurs un statut de résident permanent, un accès facilité à la citoyenneté américaine et une exonération fiscale sur les revenus perçus à l’étranger. Contrairement à l’EB-5, elle ne nécessiterait ni la création d’emplois, ni l’engagement dans un projet économique. L’unique critère ? Un investissement personnel de 5 millions de dollars.
Le site officiel TrumpCard.gov, mis en ligne mercredi, permet déjà aux candidats fortunés de s’inscrire sur une liste d’attente — sans garantie d’obtention.
Objectif affiché : 5 000 milliards de dollars
Donald Trump affirme vouloir vendre jusqu’à un million de ces visas, ce qui injecterait, selon lui, 5 000 milliards de dollars dans l’économie américaine. Un chiffre vertigineux, qui permettrait, à en croire l’ancien président, de rembourser la dette nationale. Une perspective jugée irréaliste par de nombreux économistes, qui rappellent que les programmes similaires à l’étranger ont rarement atteint leurs objectifs financiers.
Un projet juridiquement fragile
Lancé sans validation du Congrès, le programme soulève déjà des doutes sur sa légalité. Des experts en droit constitutionnel estiment qu’il pourrait être annulé par la Cour suprême, notamment s’il est perçu comme une vente de la résidence permanente — voire, à terme, de la citoyenneté américaine. La Maison-Blanche, de son côté, insiste sur le fait qu’il ne s’agit que d’un titre de séjour, distinct de la naturalisation.
Critiques politiques et inquiétudes éthiques
L’opposition démocrate et plusieurs ONG dénoncent une immigration à deux vitesses. « C’est une carte verte pour les ultra-riches, pendant que des familles attendent des années pour obtenir un visa », fustige un élu démocrate.
Des voix s’élèvent également contre les risques de blanchiment d’argent, soulignant l’absence, pour l’instant, de mécanismes de contrôle stricts sur l’origine des fonds.
Houda Riffi