La ville de Foum El Oued, dans la province de Laâyoune, abrite depuis mardi 20 mai la 3e édition du Forum international sur l’agriculture biosaline et les terres arides (LAFOBA3). L’événement réunit pendant trois jours un large panel de chercheurs marocains et internationaux autour des enjeux liés à la salinité des sols et à la sécheresse.
Organisé par l’Institut africain de recherche en agriculture durable (ASARI), rattaché à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), en partenariat avec la Fondation Phosboucraa et le Centre International de Recherche Agricole dans les Zones Arides (ICARDA), le forum vise à faire avancer les solutions scientifiques pour une agriculture adaptée aux conditions extrêmes.
Lors de la séance d’ouverture, Abdelaziz Hirich, chercheur à l’ASARI, a souligné l’ampleur des défis posés par la salinisation des sols, la rareté de l’eau et le changement climatique, et leurs effets sur l’agriculture et la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale. Il a plaidé pour la cartographie des zones à risque et le développement de pratiques agricoles innovantes et efficaces.
Dans le contexte régional, il a mis en avant les travaux de l’ASARI sur des cultures résilientes comme le bleu panicum, une plante fourragère bien adaptée aux conditions des régions du Sud marocain.
Jacques De Pina Tavares, directeur de recherche à l’Institut national pour la recherche et le développement agricole (INIDA) du Cabo Verde, a salué l’esprit de coopération scientifique qui anime le forum. Il a rappelé que l’agriculture biosaline représente une alternative prometteuse pour renforcer la sécurité alimentaire dans les zones soumises à la désertification.
L’édition 2025 du LAFOBA rassemble plus de 300 experts issus de 25 pays. Avec plus de 200 contributions scientifiques venues de 55 nations, elle témoigne d’un fort engagement international pour relever les défis de la dégradation des terres, de la sécheresse et de l’instabilité climatique.
Les discussions s’articulent autour de 11 thématiques clés, allant des cultures tolérantes au sel à la gestion intelligente de l’irrigation, en passant par la cartographie des sols, les approches socio-économiques et les politiques publiques adaptées aux territoires arides.
Le programme prévoit 125 présentations orales réparties en quatre sessions parallèles (dont une virtuelle), 17 conférences d’experts internationaux et 35 posters scientifiques.
Cette édition ambitionne de transformer les avancées scientifiques en actions concrètes et durables sur le terrain, en faveur d’une agriculture résiliente face aux défis du climat.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du wali de la région Laâyoune-Sakia El Hamra, Abdeslam Bekrate, de plusieurs élus, responsables locaux et représentants diplomatiques accrédités à Laâyoune.
.){kind=link}