Ottawa en pourparlers avec Washington après la hausse des droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium

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Face à la décision du président américain Donald Trump de doubler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium importés, le gouvernement canadien a annoncé l’ouverture de négociations intensives avec les autorités américaines.

« Nous menons des négociations intensives avec les Américains maintenant », a déclaré mercredi le Premier ministre Mark Carney, appelant au calme malgré les pressions croissantes pour une riposte commerciale musclée.

Washington a fait passer les tarifs douaniers sur ces matériaux clés de 25 % à 50 %, une mesure jugée particulièrement préoccupante pour l’économie canadienne. En réponse, Ottawa envisage de nouvelles représailles, en complément des 90 milliards de dollars de sanctions déjà imposées depuis le déclenchement de cette guerre commerciale.

S’exprimant à la Chambre des communes, Mark Carney a précisé que son gouvernement élabore une liste de mesures de rétorsion à mettre en œuvre si les pourparlers échouent. « Notre priorité est de faire supprimer ces tarifs. C’est notre combat », a appuyé le ministre des Finances, François-Philippe Champagne.

Sur le plan provincial, les réactions sont vives. Le Premier ministre du Québec, François Legault, a dénoncé une attaque directe : « 60 % de l’aluminium consommé aux États-Unis vient du Québec, contre seulement 20 % d’origine américaine ». En Ontario, Doug Ford a plaidé pour une riposte immédiate : « Il n’y a aucun respect pour nos emplois ici. Le gouvernement doit réagir maintenant. »

Le syndicat Unifor a lui aussi tiré la sonnette d’alarme. Sa présidente, Lana Payne, dénonce une menace directe pour les emplois et les investissements : « Ces tarifs paralysent les secteurs de l’acier, de l’aluminium et de l’automobile. Les pertes d’emploi sont déjà visibles.»

Même inquiétude du côté de l’Association canadienne des producteurs d’acier (ACPA). Sa présidente, Catherine Cobden, estime que cette nouvelle hausse tarifaire ferme virtuellement l’accès au marché américain. « Avec 50 % de droits, c’est tout un pan de l’économie canadienne qui se retrouve privé de débouchés », a-t-elle averti.

Le Canada demeure pourtant le principal fournisseur d’acier et d’aluminium des États-Unis, des matériaux indispensables pour plusieurs industries américaines. Une relation commerciale désormais sous haute tension.

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